C’est en 1830 que 41 tireurs réunis à l’auberge du Grenadier décidèrent de créer la société qu’ils appelèrent la Société des Carabiniers de Jussy.
Lorsqu’on parle de tir, chacun imagine l’existence d’un stand et d’une ciblerie, or ce n’était pas le cas en 1830. Le comité élu lors de la constitution de la nouvelle société eut pour mission de trouver un emplacement convenable pour les tirs afin de remplacer celui qui existait au hameau du château et qui, à cette époque, se trouvait être insuffisant.
Dire que l’emplacement était insuffisant, c’est supposer que des tirs étaient déjà organisés avant 1830. Si l’on consulte, à cet effet, le livre de M. Corbaz, on y trouve qu’en 1536 déjà on exerçait ce noble sport dans cette commune et qu’à cette date fut organisé le premier tir du Roy ou du Papegay.
La République de Genève mit à cette époque des arquebusiers et des instructeurs à la disposition de la société de tir.
Le tir du Roy donnait lieu chaque année à d’imposantes manifestations, auxquelles prenait part le chatelain, accompagné de nombreux chevaliers en costume et où l’on voyait flotter fièrement la bannière des tireurs.
Qui sait si la société des arquebusiers de Jussy n’a fait que changer de nom au cours des âges et si en réalité elle n’est pas plusieures fois centenaire ?
Actuellement, la société des carabiniers de Jussy exerce son sport favorit, sur un terrain donné par Monsieur Faesch Micheli, premier président de la société.
En 1831 fut construite la première ligne de tir, à une distance de 135 m, et l’on y tirera jusqu’en 1867, époque où la distance fut reportée à 1000 pieds, soit exactement 285 m.
En 1860, les dames de la commune décidèrent d’offrir un drapeau à la société des carabiniers. Il fallut deux ans pour réunir les fonds nécessaires et c’est en 1862 au cours d’une manifestation dont on parle peu, que nos prédécesseurs reçurent cet emblème.
En 1891, la société tombe dans un sommeil profond, et jusqu’en 1903, notre stand restera silencieux. Grâce à quelques hommes actifs et dévoués, le capitaine des douanes Cornaz et le major Lagotala, la Société reprend vie.
Mais les armes ont changé. On tire à 300 m. et à 400 m. avec le nouveau fusil. Il faut démolir la ciblerie à 285m et reconstruire 4 cibles à 300 m. et une à 400 m.
Pendant la guerre de 14 – 18, léthargie jusqu’en 1921. A cette date, reprise des tirs militaires. Les programmes changent. On doit supprimer la distance à 400 m. et construire 2 cibles de plus à 300 m.
En 1950, le stand est modernisé et une butte de terre est édifiée en lieu et place du plottage en bois. En 1982, une butte latérale est créée et le stand est insonorisé. Les anciennes cibles sont remplacées par des cibles électroniques qui ont été révisées spécialement pour le Tir Cantonal Genevois de 1993.
C’est en 1989 que nous installons 6 cibles petit-calibre, avec rameneurs, sur la ligne de tir à 300 m. En 2001, le Stand de Jussy sera insonorisé selon les normes de l’O.F.P.B.